Je te vois lorgner sur ta garde robe, songeant à ta prochaine escapade shopping chez Z… à l’approche des beaux jours pour oublier définitivement la grisaille de l’hiver avec une jolie petite robe de plage aux couleurs pastels. Avant de te ruer dans l’antre de la fast fashion, laisse-moi juste te raconter une petite histoire, celle des friperies, ces cavernes d’Ali Baba de la mode où chaque pièce a une âme, une histoire – et bien souvent une odeur! mais ce n’est ni ce qu’on préfère ni même le propos.
Retour en arrière. Moyen Âge, Europe. Les fripiers, ces marchands de vêtements usagés, s’installent sur les marchés et dans les foires, vendant tout ce qui peut être porté une seconde fois. À cette époque, les vêtements sont chers, et leur recyclage est une nécessité économique pour beaucoup. Les fripiers jouent un rôle crucial dans la société en permettant à tous les niveaux de la hiérarchie sociale d’accéder à des habits qui autrement seraient hors de portée. Avançons. France, début du XXe siècle. Les friperies se transforment, passant de simples marchés de nécessité à des boutiques où se mêlent les odeurs de naphtaline et de vieux cuir. Elles deviennent le royaume des chineurs et des moins nantis, dénichant des vêtements à moindre coût.
Mais, ces magasins n’étaient pas juste des lieux de seconde main, c’était des mines d’or pour qui savait chercher.
Fast-forward. Aujourd’hui, ce petit marché de niche est devenu gigantesque. Et devine quoi ? Selon les tendances et les chiffres qui s’affolent sur les tableaux de vente, le marché du seconde main est en passe de faire de l’ombre à celui du neuf. Incroyable, non ? D’après les experts, acheter d’occasion pourrait bien devenir la nouvelle norme.
Pourquoi cet engouement, tu te demandes ? Eh bien, c’est simple. C’est l’équation parfaite pour le consommateur conscient : moins cher, plus durable, et indéniablement unique. Oublie le “made in quelque part très loin”, et pense “déjà aimé, prêt à être réaimé”.
Dans le cadre de notre podcast “DES HABITS ET VOUS”, Marie Guérin, la rédactrice en chef du “Elle Belgique”, a partagé avec nous sa vision de l’avenir de nos gardes robes. Ensemble, on a exploré pourquoi et comment chiner des pièces vintage n’est pas seulement un acte de mode, mais un véritable geste politique.
Alors, prêt(e) à faire le grand saut ? La prochaine fois que tu voudras renouveler ta garde-robe, pourquoi ne pas tenter l’aventure du seconde main ? Qui sait, peut-être que ce vieux blouson en cuir au fond de la boutique a exactement l’histoire rock’n’roll que ta vie attendait.
Et rappelle-toi, changer le monde, ça peut commencer par un simple changement de pull. À toi de jouer !
Est ce que je t’ai convaincu, l’odeur ne sera plus un obstacle, t’es ready a créer ton propre style ?
Disclaimer : Attention, je ne suis pas historienne ! Ce qui suit est un condensé de mes recherches sur l’évolution du confort dans la mode, assaisonné à ma sauce et simplifié pour être digéré sans effort. Prêts pour un voyage à travers le temps ? C’est parti !
Imagine-toi à l’Antiquité ou au Moyen Âge. À cette époque, choisir ses fringues c’était un peu comme choisir une armure pour aller au combat — on se couvrait de laine, de lin ou de cuir principalement pour ne pas geler sur place ou pour montrer à quel point on était friqués. Confort ? Connais pas !
Avance rapide jusqu’à la Renaissance. Ah, la bonne époque où l’on serrait son corps dans des corsets et où l’on se pavanait en robes volumineuses. Éblouissant ? Absolument. Respirer ? Optionnel. Le confort était clairement le cadet des soucis, sacrifié sur l’autel de la beauté et du statut social.
Au XVIIIe et XIXe siècles, les hommes commencent un peu à respirer avec des vestes plus souples, tandis que les femmes attendent encore leur tour pour la libération vestimentaire. Le corset reste en vogue, et le confort, bien que flirtant timidement avec la mode, n’est pas encore tout à fait invité à la fête.
Changeons de siècle, et voilà que les choses se corsent (ou se décorsent, selon). Les femmes gagnent en indépendance et leurs vêtements suivent le mouvement. La Première Guerre mondiale révolutionne les garde-robes féminines pour plus de praticité. Les années 1920 libèrent les hanches avec les robes flapper. On danse, on bouge, on respire enfin !
Après la Seconde Guerre mondiale, la révolution du confort explose. Matériaux synthétiques, mode casual, et l’avènement du prêt-à-porter transforment nos habitudes. Les vêtements deviennent enfin des alliés de notre quotidien et non des tortionnaires de notre quotidien.
Fast-forward jusqu’à nos jours, et le confort est roi ! Du streetwear au loungewear, nos vêtements ont enfin compris qu’ils pouvaient être à la fois beaux et agréables à porter. Qui a dit qu’on ne pouvait pas avoir le style et la détente ?